14/09/2010
Les limites de la démocratie
On a beau entendre dans un film Américain sur deux que la démocratie c’est chouette, on doit quand même lui reconnaître un défaut : puisqu’il met – en théorie – le pouvoir entre les mains du petit peuple, le système dépend du coup des caprices dudit peuple. Par exemple, un pays majoritairement constitué de pécores arriérés et chauvins aisément manipulables (c’est un exemple au hasard) adoptera un mode de vie en conséquence.
Plus basiquement, on peut donc dire qu’un pays de ploucs s’étendra sur des problèmes de ploucs.
Par exemple l’extrémisme religieux. Non, pas celui-là. Le Suisse. On en entend moins parler, il ne porte pas la barbe et ne fait rien sauter, mais il n’est pas pour autant plus soft.
Le fanatique religieux Suisse porte la moustache, les lunettes, la cravate et un gilet en laine pour ces messieurs, une jupe pour ces dames. Souriant et débonnaire, il a l’air tout gentil et paraît vivre une petite vie proprette et sans vagues, parce que derrière la façade qu’il présente en permanence, le cheminement de ses pensées est aussi impénétrable que les voies du Seigneur.
Et quand on l’écoute, ça donne des doléances comme celles qui ont été rapportées dernièrement : dans divers coins de notre fière patrie, des voix s’élèvent pour réclamer que l’on interdise tout ce qui a trait aux vampires, sorcières, loups-garous et autres bestioles mythiques dans les livres d’école. Pour nos enfants donc. Parce que, je cite, cela « nuit à la perception du bien et du mal de l’enfant. »
Ah, la bonne vieille interdiction, que ferait-on sans elle…
On le sait, sous nos latitudes, on a tendance à voir l’enfant comme un petit être innocent et crétin ouvrant des grands yeux sur le vaste monde qui l’entoure et accueillant avec la même naïveté attendrissante les horreurs les plus abjectes et les intentions les plus nobles. Et, on l’a déjà souligné dans un récent billet, on aime s’en servir pour justifier nos caprices.
Et là en l’occurrence, on a des parents tellement coincés et terrifiés par leur Dieu d’Amour qu’ils craignent que le Très Haut ne condamne impitoyablement leur progéniture aux tourments éternels de l’Enfer pour peu qu’on leur mette entre les mains des livres impies et sataniques, tels que les aventures du gentil fantôme ou apprendre à compter avec la zoulie sorcière toute mimi.
Et derrière, ils se défendent donc en avançant que ce genre de lectures perturbe la perception du bien et du mal des enfants. On a tous été gosse, mais on oublie vite qu’on n’était quand même pas si con.
Mais pour le bon chrétien, il est important de s’en tenir à l’apparence lors du jugement impitoyable que l’on porte à autrui. Le méchant sera toujours moche et occulte, le beau sera toujours gentil. Jamais on ne remettra son jugement en question. Il est important de s’en tenir à une vision manichéenne du monde et de réfuter toute complexité. D’ailleurs, le principe du yin et yang est considéré par ces mêmes bons chrétiens comme occulte.
Peut-être qu’un jour, lorsqu’on se sera occupé des enfants handicapés, attardés, violents ou défavorisés, on se penchera sur le cas non moins préoccupant des têtards de grenouilles de bénitiers. Parce que vivre dans une telle famille, ça doit donner une bonne idée de l’Enfer.
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