S’il est des personnes dont j’aime parfois me gausser lorsqu’elles ont le dos tourné, c’est bien celles qui optent pour l’achat d’eau en bouteille plutôt que de s’en tenir à la flotte du robinet. Déjà parce que les pointer du doigt en libérant un petit rire sec présente la double gratification d’être facile et gratuit, et aussi parce que faire le choix de dépenser de l’argent pour trimballer un truc lourd qui vient de toutes façons tout seul jusqu’à chez soi est assez difficile à défendre.
Mais bon, au-delà du « chacun fait ce qu’il veut alors poupougne », on écoutera sans trop la ramener les arguments habituels des aquaphiles, à savoir qu’elle est plus saine (de l’eau, donc), plus riche (de l’eau, excusez-moi d’insister) et qu’elle a meilleur goût (si si, toujours de l’eau) (et puis ils le diraient pas dans les pubs si c’était pas vrai). Et surtout, c’est quand même de la flotte destinée à être bue, alors si certains souhaitent casquer pour en avoir une sans calcaire, pourquoi pas.
Car pendant longtemps, j’ai voulu croire que malgré notre habilité à nous laisser refiler tout et n’importe-quoi, on n’en arriverait jamais à acheter de la flotte prévue à un autre usage que son ingestion.
J’avais tort.
Voyez plutôt :

Ou pas. Parce qu’un brumisateur, c’est un appareil qui diffuse de l’humidité pour rafraîchir la température d’un endroit. Tandis que le truc là-haut, c’est de la flotte en spray. Appelons un chat un chat ; parce que si on reste dans cet ordre d’idée, on peut pousser un bout plus loin :

Lance-flammes

Lave-vaisselle
Allez, on va appeler ça un « brumisateur portable ». Donc, on l’a dit, ça diffuse de l’eau, en faible quantité et en faisant « pschit », par exemple pour entretenir des plantes, pour entretenir des nonagénaires durant l’été, pour se rafraîchir ou encore punir chaton quand il fait une bêtise alors-qu’il-sait-qu’il-doit-pas. Et attention, on aurait tort de croire que ça disperse quelque fétide bouillasse cradingue, croupie et nauséabonde, aux vagues reflets verdâtres et relents d’algues comme on en boit tous les jours au robinet, non : il s’agit d’une eau fraîche et cristalline, pure et limpide, pratiquement bénite par Sa Sainteté : de l’eau d’Evian ! Comme d’habitude quand on vend de la glace à un pingouin, c’est vers le marketing qu’il faut se tourner pour expliquer (ou déplorer) le résultat de la démarche. Et là, force est d’admettre qu’on n’est pas déçu. Question préliminaire : lorsque vous songez à vous nourrir, ou à vous habiller en vous levant le matin, combien de bonnes raisons trouvez-vous à ces gestes ô combien primordiaux ? Arrivez-vous à en dénombrer vingt-six ? Moi pas. Parce que si on jette un œil à l’argumentaire ci-dessous, décrivant pourquoi le brumisateur Evian est absolument indispensable, on dénombre non pas une, ni deux, ni même trois, (… … …) mais vingt-six, 26, XXVI raisons, rien que ça, d’utiliser régulièrement l’objet suscité.
6 commentaires:
- Le saviez-vous ? -
Blogspot, c'est une merde sans nom pour éditer un texte ponctué de photos. Je ne dis pas qu'après l'avoir fait mille fois ça ne sera pas rentré, non, mais tout de même, entre les couacs à l'import, les espaces qu'il vous rajoute entre les paragraphes (et que je n'ai pas su ôter malgré mes efforts, mes suppliques et mes sanglots), les ajustements qu'il pratique sans rien vous demander et ceux qu'il vous applique partout alors que vous ne sélectionnez qu'un paragraphe -sans compter des problèmes de connexion qui m'ont fait recommencer la chose deux fois- c'est un exercice étonnamment éprouvant.
Tout ça pour dire que la publication de ce texte, auquel je ne toucherai plus de peur que tout me pète à la gueule, tient autant de l'acharnement que du miracle.
Et que j'ai les nerfs comme des cordes de piano.
Je vais arracher un arbre et je reviens.
Ah, je reconnais bien ton style mon cher Labo ! mais t'as oublié un argument de choc pour vendre cette flotte en bombe : fort utile pour pouvoir asperger son collègue-qui-raconte-que-des-conneries ! ça marche plutôt pas mal...
Je SAVAIS que tu viendrais sur le sujet, cette brûlante humiliation d'avoir été traité comme un vulgaire chaton me tourmente encore !
Tu remarqueras néanmoins que là encore, le brumisateur n'était pas indispensable. Balancer un plein verre de flotte à la vilaine face qui pousse sur le bureau-d'en-face fonctionne aussi. Je te l'avais prouvé par A+B et c'est un souvenir enrichissant !
Tout à fait, le verre d'eau marche aussi très bien ! j'ai d'ailleurs le souvenir d'un labo ressemblant plus à un chat crêvé d'ailleurs qu'à un employé de commerce digne de ce nom, en train d'essorer sa chemise, devant le regard éberlué de la pauvre vieille dame qui passait par là ! ah...souvenirs souvenirs...
(Faut qu'on envoie le lien à notre ancien chef bien-aimé, ça serait sûrement bon pour ses nerfs d'apprendre qu'on se balançait de la flotte à la tronche pendant qu'il croyait qu'on bossait d'arrache-pied pour sa gloire immortelle...)
Sûr ! ça lui ferait très plaisir, mais n'oublie pas qu'il ne lit pas....sauf les e-mails ! ton texte est donc beaucoup trop long et surtout contient beaucoup trop de mots compliqués pour lui !
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