C’est
comme pour l’affaire des caricatures : la liberté d’expression
ne saurait être entravée sous nos latitudes (en théorie), et c’est
tant mieux. Mais lorsqu’elle est juste avancée comme prétexte
pour foutre la merde dans d’autres nations qui, elles, fonctionnent
différemment, est-ce vraiment défendable ?
Je
veux dire, si la liberté d’expression est si pure, qu’elle
brille dans la nuit et devrait être un modèle pour le monde entier,
est-ce que s’en servir pour faire chier des pays lointains et
insulter leurs croyances ne revient pas à la traîner dans la boue ?
Dès
lors, peut-on condamner les violences alors que nous les avons
sciemment déclenchées, sous prétexte que chez nous la
liberté d'expression paraît évidente ?
Comprenons-nous,
je condamne, pour reprendre la phrase à la mode, les violences qui
en découlent comme tout un chacun. Mais je condamne encore plus le
type qui les a déclenchées, parce qu'il savait ce qu'il faisait et
que les pots cassés ce n'est pas lui qui va les payer, mais les
boucs émissaires sur qui la foudre retombera. Comme par exemple
l'ambassadeur ricain à Benghazi et ses potes, ou divers manifestants, morts connement, pour
rien.
La
religion, aujourd’hui, n’est pas facile à assumer tant les
imbéciles ont l’amalgame facile ; vous êtes musulman ? Vous êtes
un terroriste dictatorial. Catholique ? Un inquisiteur pédophile.
Protestant ? Un gros con intolérant. Juif ? On vous hait, point
barre. Etc.
On
oublie un peu vite que derrières les religieux qui gueulent, il y a
ceux qui haussent les épaules face aux provocations et vivent leur
foi de façon personnelle. Ceux qui demandent qu’on leur foute la
paix, qui en ont marre d’entendre dire que la religion n'a fait que
déclencher des guerres, ou de se faire menacer de souffrances
éternelles pour ne pas être croyant « comme il faut ».
Bref,
il y a le religieux qui préfère laisser à son dieu omniscient la
tâche de juger ses copains, qui a compris que lui-même ne sait, au
final, pas grand-chose.
Et des
gens comme ça il y en a beaucoup. Tout le monde s’en fout parce
que c’est plus rassurant de généraliser, mais pourtant la
religion c’est eux, et pas les prêtres pédophiles ni les
terroristes vociférants.
Mais
ça, les couards qui balancent des provocations gratuites, bien à
l’abri dans leurs pays, puis qui viennent pleurnicher parce qu’ils
se sentent menacés par les extrémistes, ils sont loin de
l’accepter. Et puisqu’ils se cachent derrière leur sacro-sainte
liberté d’expression, ils ne devraient pas s’étonner si, à
l’autre bout du monde, on s’indigne sur la base du sacro-saint
Coran. Culture contre culture, point.
Donc
celui qui a tort, selon moi, c’est le provocateur. Çui qu’a
commencé. En l’occurrence, le pleutre qui couine de terreur aux
USA et qui n’a pas compris qu’à qui sème la haine, la
moisson ne manquera pas. Honnêtement, si j’apprends que les mumus
ont eu sa peau, je ne prierai pas pour son âme mais boirai un petit
godet à la santé de ceux qui en auront déduit qu'insulter
publiquement une croyance, même si chez
nous on a le droit, ne mène à rien de bon.
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