24/03/2012
Ces choses que l’on a trop vues
Albert Einstein en train de tirer la langue
Je me rappelle, il y a quelques années, je voulais décorer mon nouvel appartement et cherchais des photos en noir et blanc de personnalités emblématiques, avec quelques noms précis en tête, comme Kennedy, Coppola, Frank Herbert, François Carriard, Louis Armstrong, Gorbatchev ou encore, notamment, Albert Einstein.
Donc je me suis rendu dans un magasin appelé « Images », consulter un énorme livre appelé « Images » (coïncidence ? Je ne pense pas !), avec des milliards de photos, et bien il n’y avait pas UNE SEULE des personnalités ci-dessus, ni même de n’importe qui qui aurait pu m’intéresser, hormis, bien sûr, celle d’Einstein tirant la langue.
« Ce n’est pas très révolutionnaire, mais c’est indémodable » écrivait l’excellent Mix&Remix au sujet de l’icône du Che, et j’ai beau me creuser la soupière je ne trouve rien de plus drôle ni de plus pertinent à dire. C’est vrai que beaucoup se demandent ce qu’aurait dit le Révolutionnaire au cigare (comprenez « le révolutionnaire avec un cigare », et pas « ce que le révolutionnaire aurait dit au cigare ») en voyant tout le foin que l’on fait de son image.
Les émissions déco/gastro
Ne regardant moi-même jamais ces émissions, et n’ayant en fait vu que quelques minutes de-ci de-là lorsque d’autres dans mon entourage s’y intéressaient, je dois bien dire que je ne connais presque rien à ces trucs et ne pourrai donc tenir un débat vraiment constructif. Aussi, je souhaite seulement faire savoir aux amateurs de ces émissions qu’ils ont tort, merci d’en prendre note.
Concrètement, et malgré mon ignorance en ce domaine, il est certaines choses qui se situent au-delà de toute remise en question : Valérie Damidot me fout des boutons, Cyril Lignac me sort par les oreilles et si j’entends encore une personne me parler de ses séances « un dîner presque parfait » entre potes, je lui lâche mes caïmans.
A toutes fins utiles : si vous m’invitez à manger (j’ai dit « si », la remarque était parfaitement inutile, grossier personnage), il n’est pas nécessaire DU TOUT de chercher des petits jeux originaux pour nous occuper entre les plats, de vouloir m’épater en me pondant des mets aussi improbables que variés, de créer une déco homérique, de prolonger en accumulant des entrées et des hors d’œuvres à rallonge et encore moins de vous foutre une pression d’enfer en pensant que si je n’aime pas, je vais vous dégommer dès que vous aurez le dos tourné.
Alors que dans les faits, si je n’aime pas, je ne viens plus chez vous, c’est tout. Croyez-moi, vous y gagnez.
Ce que l’on retire de ces émissions, c’est qu’avoir du goût revient à posséder les mêmes meubles que tout le monde et qu’il est impossible de faire un repas digne de ce nom avec juste une carbo, il faut forcément en faire des caisses.
Vous voyez ce que je veux dire. Vous avez vu cette image des millions de fois, à la maternelle, dans la chambre de votre petite sœur, durant les exposés sur le sujet à l'école, dans celles de toutes les filles que vous avez connues étant ado, et même maintenant vous connaissez forcément quelqu’un qui l’arbore avec fierté. Perso, j’en vois une tous les jours au bureau de la comptabilité.
Au fait : vous voulez voir de la mièvrerie à la tonne ? Allez sur Google images, entrez le mot « dauphin » et admirez. Même les bisounours trouvent ça kitsch.
Voilà pour aujourd'hui ; avec le temps, on trouvera certainement d'autres idées à ajouter à cette liste, ce qui fera peut-être l'objet d'une suite, puis d'une autre, puis d'un « origins » pour boucler la boucle, comme au cinéma.
Le saviez-vous ? Non, il n’existe à ma connaissance personne qui s’appelle François Carriard, ou en tous cas personne de connu. Si vous avez cherché à la lecture de son nom qui était ce mystérieux personnage, je tiens à vous remercier pour cette touchante marque de confiance.